Ateliers artistiques avec Fabien Tabur pour les Terminales AE et STAV 

Fabien Tabur, artiste plasticien originaire d’une famille d’agriculteurs et établi à Falaise, explore les thèmes de la nature, du sauvage et du lien entre l’homme et le paysage à travers diverses techniques, notamment la gravure.

Dans le cadre d’un projet artistique mené en enseignement socio-culturel (ESC), il a animé début janvier une série d’ateliers avec les classes de Terminales AE et STAV. Les travaux des élèves ont ensuite été présentés au CDI du Robillard.

Le 4 mars, les Term AE et STAV ont assisté au vernissage de l’exposition « BOCAGE » de Fabien Tabur au Radar à Bayeux, qui faisait suite à ces ateliers.

Voici le texte écrit par l’artiste pour cette exposition : 

“Je suis né en 1984 dans une famille de paysans, issus eux-même de paysans, issus eux-même de paysans… En 1989, j’ai alors 5 ans, le remembrement est décidé dans la commune. Ce sera un des derniers. La loi qui a permis d’imposer aux paysans l’échange de leurs terres date de 1941. Enfant j’allais chercher les vaches à pied dans les prairies à la sortie du village. Nous revenions sur la route avec les vaches, comme le faisaient tous les voisins. Le remembrement a permis de rassembler les prairies derrière la ferme, et d’agrandir les parcelles cultivées en dehors du village. Les vaches ont alors quitté la route et laissé la place aux voitures. Une autoroute a été construite à 10km du village. Les camions et les tracteurs, toujours plus gros, ont accéléré et augmenté la production agricole et son transport. Les parcelles remembrées ont laissé partir, avec les vaches, leurs haies, leurs fossés et leurs talus.

Cette histoire, c’est l’histoire de la paysannerie mise au service de l’industrie. L’histoire que je vous raconte en image, c’est aussi cette histoire, et plein d’autres. A ces histoires, se mêlent aussi des projections, des constats et des sensations. J’habite à Falaise. A côté de chez moi se trouve un espace naturel où je vais souvent me promener. Il y a des montagnes anciennes devenues des rochers, il y a des haies devenues des bosquets, il y a des prairies devenues des friches, en cours de reboisement, il y a une fromagerie abandonnée devenue un entrepôt militaire, il y a un vallon devenu piliers d’un pont autoroutier.

C’est histoire, c’est l’histoire de l’homme moderne qui cherche désespérément à retrouver une nature vierge, alors qu’elle est là, autour de nous, même frêle, même fragile, même abîmée. »

Pour en savoir plus : un article de Ouest France consacré à cette exposition

Bravo à nos jeunes artistes pour leur créativité et merci à Fabien Tabur pour son implication !