Le cycle de 2 années bien compliquées avec la Covid se termine, avec son lot de visites annulées du fait des divers confinements. Mais la promo 2021 aura quand même profité jusqu’au bout des visites supports indispensables à la formation pour comprendre le fonctionnement et la diversité des systèmes de cultures.
Il s’en est fallu de peu de ne pas faire cette dernière visite du 26 mai, entre averses et ensilages et avant un dernier « vide sanitaire » avant les épreuves des examens terminaux. Le groupe des BTS APV2 du lycée a été accueilli par Gael Séchet installé à Evrecy.
L’objet était de comprendre comment un agriculteur en polyculture élevage a fait passer l’exploitation d’un système conventionnel à l’agriculture de conservation (AC) et au système Bio actuel. Une évolution logique bien que pas systématique, mais efficace pour la durabilité du système (voir suite de l’article).
Qui l’eût cru, Gael s’est résigné à réinvestir dans un pulvé, mais pour la bonne cause ! Ce n’est pas un retour en arrière ! Il a toujours été convaincu par la faisabilité du bio sur son exploitation et il a converti une partie de l’exploitation familiale pratiquement dès son installation. Donc, Bio, il le restera même si conduire un système de culture bio n’est pas toujours si simple. Le pulvé, même s’il a eu quelques réticences psychologiques à s’y remettre, c’est pour profiter des biostimulants et des solutions de biocontrôle pour sécuriser le système.
De même l’engagement vers l’AC le conforte à continuer à se centrer sur le Sol, le Sol et toujours le Sol ! Ses objectifs ? Maintenir les sols couverts, veiller au taux de MO tout en gérant le salissement. Les adventices en fleurs ne le gênent pas, elles ne sont plus concurrentes, témoins du fonctionnement des sols et de son état de santé. Pour les gérer, « pourquoi user du carburant en multipliant les passages de déchaumages » ? En plus de sa nouvelle herse étrille qu’il finit de monter, il a réinvesti dans une charrue déchaumeuse. La nuance est de taille : adaptée pour un labour superficiel et rapide, la charrue déchaumeuse scalpe les « mauvaises herbes » tout en bouleversant au minimum le sol et sa biodiversité.
Donnez à Gael une bêche et le voilà qui déniche les vers de terre qui se sont un peu enfoncés à cause du sec. Cette vision rappelle aux étudiants la journée des sols vivants de décembre 2019 ; ils étaient en 1ere année alors et ils ont fait du chemin depuis.
Qui a dit que le Bio est passéiste se trompe : Tout est pensé pour ses sols. Gael préfère éventuellement sacrifier une coupe de luzerne pour faire retourner la MO au sol. Il travaille aussi ses composts, enrichis en lignine avec du bois. Autre nouveauté : l’implantation de miscanthus, une haie d’abord puis un objectif de 2ha pour servir de litière bien absorbante pour ses 80 Vaches laitières.
Le système tourne bien, sécurisé par le système laitier. Donc priorité aux stocks fourragers avec un objectif de 2 silos bien pleins avant l’été pour assurer l’alimentation de l’hiver. Gérer l’alimentation est prioritaire, quitte à ensiler une partie des cultures Bio. Le triticale-pois assure un levier important. Cela ne l’empêche pas d’intégrer le colza dans son système mais il ne faut pas l’oublier, ses cultures subissent les aléas climatiques et les attaques des ravageurs tout autant que les cultures conventionnelles.
Merci à Gael pour son accueil et son envie de transmettre. Que cette visite enrichissante profite aux étudiants qui ont pris sur leur temps libre !
Bon vent à tous ! Et bonne continuation à Gael !
Rédigé par : Nicole Marquet, enseignante en agronomie
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